Il y a longtemps, très longtemps, il était à Trégon, au XI°siècle, une église, ancien prieuré-cure de l’abbaye de Saint-Jacut. Au cours du temps l’église s’est enrichie d’un bénitier au XV° siècle puis de fonts en marbre et laiton au XVII° siècle. Mais au milieu du XIX° l’abbé Rollier prit la décision de dé-truire ce remarquable édifice pour reconstruire à quelques cents mètres de là une nouvelle église baptisée Saint-Pétrock le 11 mai 1848, du nom d’un saint gallois.

Une flèche du clocher de la nouvelle église fut construite en 1850 mais un mauvais vent a dû souffler et en 1880 il fallut la démolir. Malgré tous ces aléas, une heureuse idée se fit jour : le porche de l’ancienne église est aujourd’hui la porte d’entrée au chevet de la sacristie. Inscrit au registre des monuments historiques depuis 1946, ce portail d’origine de style roman du XI° siècle est taillé en granit appareillé avec un arc en plein cintre chanfreiné. Il est encadré dans un second arc saillant mouluré d’un tore. Tout en haut, une note inattendue représente les armes de la fa-mille de Pontual gravées vers 1700, quelque peu effacées depuis.

Deux calvaires taillés dans la pierre avec une forme très élan-cée se situent, l’un au rond-point de Beaussais, l’autre dans le jardin public du vieux bourg. Certains se cachent encore dans bien des recoins du village.
Aujourd’hui, chacun peut admirer ces vestiges sauvés des tempêtes des hommes et des éléments et sentir le souffle de l’Histoire leur parler à l’oreille.